Intimidation, menaces et répression
Alors qu'au plus haut niveau de l'état on s'agite pour organiser la disparition des "indésirables" en convoquant les préfets indisciplinés, le menu fretin n'entend pas rester les bras croisés.
Un Officier de Police Judiciaire de la Police aux Frontières a invité, la semaine dernière, la directrice de l'association Cabiria à venir le rencontrer afin « d'aborder certains dossiers ». Celle-ci s'est vu proposer, en toute simplicité, de dénoncer les personnes sans papiers connues de l'association, mais aussi d'aider la police à leur mettre la main dessus.
En avançant l'argument de la soi-disant obligation des associations d'aider la police à localiser les étrangers en situation irrégulière, l'officier de police a pris le soin de mettre en garde la directrice sur les conséquences d'un refus : gardes à vue répétées des salariés, inculpation pour aide au séjour irrégulier pouvant aller jusqu'à trois ans de prison.
Une belle tentative d'intimidation.
Souvenons nous qu'en 2001 une salariée de Cabiria avait été mise en garde à vue et son domicile perquisitionné sans raison valable. La directrice avait elle aussi été longuement entendue par la police. C'était déjà de l'intimidation.
L'intimidation est l'une des méthode préférée de la police, on le sait, mais le problème aujourd'hui est l'aspect répété de la méthode sur les équipes de professionnels engagées dans des actions humanitaires et de santé. Nous ne sommes pourtant pas dans un régime militaire ou qualifié d'autoritaire... Alors, cherchez l'erreur !
Soulignons que ces tentatives d'intimidation s'ajoutent au dispositif de harcèlement contre les prostituées renforcés par la Mairie en juillet.
Cabiria, 27 septembre 2007