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Publication de l'association Cabiria
Réalisé dans le cadre du projet Européen Daphné avec Les associations Garance (Belgique), Brind’acier (Dijon), Cabiria (Lyon), Centre LGBTF J’en suis j’y reste (Lille), Diana Prince Club (Paris), Entre2 (Bruxelles) Grisélidis (Toulouse), Les Amis du Bus des Femmes (Paris).
Nous, les femmes, lorsque nous travaillons comme prostituées, travailleuses du sexe, dans la rue, sur internet ou en établissement, de façon régulière ou pas…
Nous exigeons le respect et la reconnaissance en tant que prostituées, citoyennes et femmes.
Nous exigeons la liberté effective d’acheter et de vendre des services sexuels entre adultes consentants.
Nous exigeons le respect de notre cadre de travail, de notre intégrité physique et morale et de nos limites : une passe qui ne respecte pas nos limites et nos pratiques est un viol.
Nous exigeons le respect de nos choix dans leur diversité : nous demeurons les seules juges de nos projets de vie.
Nous refusons les pressions morales qui visent à nous faire arrêter notre activité et qui nous font violence.
Nous exigeons d’être traitées comme des citoyennes à part entière dans le respect de notre dignité et de nos droits par nos collègues, nos clients, nos familles, les institutions sanitaires, sociales, policières et juridiques ou toute autre personne en contact avec nous.
Nous exigeons de nos clients et de ceux qui veulent le devenir, qu’ils respectent les engagements convenus au départ (prestation, tarif, moment du paiement, temps imparti, moyen de protection) ; nos consignes et nos règles de sécurité ne sont pas négociables.
Nous exigeons de nos clients et de ceux qui veulent le devenir, qu’ils prennent acte de nos décisions et, le cas échéant, de notre refus.
NON SIGNIFIE TOUJOURS NON !
Nous exigeons de nos clients et de ceux qui veulent le devenir, de la non-violence physique et verbale, de l’hygiène, de la courtoisie et de la discrétion… Notre relation est une relation de confiance mutuelle et de confidentialité, lors de notre activité et en dehors.
Nous exigeons que l’Etat et ses institutions nous protègent contre toute forme de violence telles que la coercition, l’abus, la contrainte et l’exploitation.
Nous exigeons l’abolition des lois pénalisantes générant notre insécurité et ne permettant pas la mise en place d’un système d’entraide et de solidarité entre nous.
Nous exigeons le respect de nos droits fondamentaux tels que le droit à la sécurité, au travail, à la santé, à la famille, à l’éducation, au logement, ...
Nous exigeons d’être actrices des lois qui nous concernent. Nous refusons la putophobie et toutes les discriminations, qu’elles soient liées au genre et aux identités de genre, à la sexualité, aux pratiques et à l’orientation sexuelles, à la classe, à la couleur, à la religion, à la nationalité, à la santé, à l’âge, au handicap...
Nous refusons d’être harcelées par la police en raison de notre activité.
Nous exigeons que la police agisse contre nos agresseurs plutôt que contre nous.
Nous refusons le fichage qui nous stigmatise.
Nous prenons le droit de refuser de répondre aux questions intrusives sur nos vies privées.
Nous exigeons l’accès à des services de santé préventifs et cura- tifs, appropriés, anonymes, ouverts à tou/te/s et adaptés à nos be- soins, respectant notre diversité.
Nous refusons que les soins de santé soient des outils de contrôle sanitaire, sécuritaire et eugéniste.
Nous exigeons d’être reconnues comme des actrices de prévention et nous sommes en droit d’exiger le port du préservatif.
Nous exigeons la valorisation de tous nos savoirs, compétences et capacités acquis dans le cadre de nos activités.
Nous exigeons que ceux et celles, qui veulent nous sauver, reconvertir, réhabiliter, discipliner, psychologiser, victimiser… se mettent en question et se demandent pourquoi ils/elles ont tant besoin de se considérer supérieur/e/s à nous.