Cabiria http://cabiria.asso.fr/ Action de santé communautaire avec les personnes prostituées à Lyon. fr SPIP - www.spip.net Cabiria http://cabiria.asso.fr/local/cache-vignettes/L144xH141/siteon0-ab749.png http://cabiria.asso.fr/ 141 144 Prostitution : un accompagnement inique http://cabiria.asso.fr/Prostitution-un-accompagnement,239 http://cabiria.asso.fr/Prostitution-un-accompagnement,239 2014-01-01T07:58:00Z text/html fr Sabine <p>Tribune de Cabiria dans la Gazette santé-sociale de janvier 2014</p> - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <img class='spip_logos' alt="" align="right" src='http://cabiria.asso.fr/local/cache-vignettes/L107xH150/arton239-a7b87.png' width='107' height='150' style='height:150px;width:107px;' /> <div class='rss_chapo'><p>Tribune de Cabiria dans la Gazette santé-sociale de janvier 2014</p></div> Cachez ces putes que je ne saurais voir http://cabiria.asso.fr/Cachez-ces-putes-que-je-ne-saurais http://cabiria.asso.fr/Cachez-ces-putes-que-je-ne-saurais 2013-12-01T07:53:00Z text/html fr Sabine <p>Article paru dans CQFD n°117 (décembre 2013), par Sébastien Navarro, illustré par Benoit Guillaume - mis en ligne le 17/01/2014 http://cqfd-journal.org/Cachez-ces-... Adoptée par l'Assemblée nationale le 4 décembre, la proposition de loi visant à pénaliser les clients des prostituées achève un processus revigoré sous l'ère sarkozyste. Décryptage d'un dispositif pénal et de ses quelques mesurettes sociales. « Je ne veux pas d'une société dans laquelle le sexe serait un service fourni à des voitures qui (...)</p> - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <img class='spip_logos' alt="" align="right" src='http://cabiria.asso.fr/local/cache-vignettes/L92xH150/arton238-8fa2b.png' width='92' height='150' style='height:150px;width:92px;' /> <div class='rss_chapo'><p>Article paru dans CQFD n°117 (décembre 2013), par Sébastien Navarro, illustré par Benoit Guillaume - mis en ligne le 17/01/2014 <a href="http://cqfd-journal.org/Cachez-ces-putes-que-je-ne-saurais" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://cqfd-journal.org/Cachez-ces-...</a></p> <p>Adoptée par l'Assemblée nationale le 4 décembre, la proposition de loi visant à pénaliser les clients des prostituées achève un processus revigoré sous l'ère sarkozyste. Décryptage d'un dispositif pénal et de ses quelques mesurettes sociales.</p></div> <div class='rss_texte'><p>« Je ne veux pas d'une société dans laquelle le sexe serait un service fourni à des voitures qui défilent comme des hamburgers à partir d'un menu qui détaille avec des noms de fleurs des prestations et dans lequel il faudrait piocher. Je ne veux pas d'une société où les femmes ont un prix. Je ne veux pas d'une société où les femmes font l'objet, c'est le cas dans quelques pays, d'une ristourne pour les clients séniors, d'une autre pour les titulaires de minima sociaux, d'une autre ristourne, pour ceux qui viennent à vélo. Je n'en veux pas. »</p> <p>Par Benoit Guillaume. <i>JPEG</i></p> <p>Elle avait la mine grave, investie, notre ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, ce vendredi 29 novembre à l'Assemblée nationale. Face à elle, un hémicycle aux trois quarts vides, relativement assoupi : paradoxe frappant quand on sait la flambée médiatique provoquée par le projet de loi de pénalisation des clients des prostituées. Rappelant la position abolitionniste de la France adoptée depuis la fin de la guerre, Vallaud-Belkacem affirmait qu'en quelques années la prostitution avait changé de visage puisque sur les 20 000 prostituées recensées, 90 % seraient des femmes étrangères [1] placées sous la férule de réseaux mafieux. Si personne ne nie l'existence de tels réseaux, la peinture du paysage prostitutionnel en France ne convainc pas tout le monde. D'abord parce que la prostitution n'a rien d'un phénomène homogène. « Ce n'est pas la même chose d'être migrante et de travailler dans un pays où on ne parle pas la langue que d'être une Française affichant 30 ans de prostitution de rue, avec un appartement et un quartier où on est connue, ou bien d'être un migrant qui travaille sur les lieux de drague ou bien encore de bosser dans des salons de massage ou des bars. La prostitution recouvre des contextes très différents qui induisent des problématiques particulières. » La précision est fournie par Antoine, membre de Cabiria, association de santé communautaire travaillant avec les prostituées de Lyon.</p> <p>Cabiria a signé avec d'autres organisations, dont Act Up et le Strass [2], une plate-forme dans laquelle sont démontés pièce par pièce les arguments des souteneurs du projet de loi de pénalisation des clients [3]. Très loin dans la stratosphère de la posture patriarcale des 343 queutards [4] et de leur pétition « Touche pas à ma pute » fourbie par le magasine Causeur, Caribia estime que le vote du susdit projet se traduirait avant tout pour les travailleuses du sexe par une vulnérabilité accrue et une coupure avec les associations de soutien.</p> <p>« Ce prétendu chiffre de 20 000 prostituées en France reflète uniquement l'activité de la police, poursuit Antoine. Il concerne essentiellement des personnes qui travaillent dans la rue et les grandes villes et ne tient pas compte des petites villes, ou du travail par Internet ou petites annonces. Au total, on sait que le chiffre exact est plus élevé. » Même chose que ce ratio de 90 % de femmes étrangères établi d'après les contrôles d'identité de police dans la rue alors que la prostitution via Internet par exemple concerne principalement des Françaises et des Français, ou des migrants en situation régulière. Désaccord sur l'état des lieux de la prostitution, désaccord sur l'aide à apporter aux prostituées et sur le fonctionnement des différentes missions ministérielles qui se passent de l'avis des premières concernées assignées à un rôle uniquement victimaire, Antoine pointe du doigt l'éternelle cassure des politiques avec le terrain social : « Il est quand même problématique de proposer un dispositif au bénéfice des travailleuses du sexe sans les consulter. » Autre force présente sur le terrain et pour le moins dubitative quant à l'application de la loi : les syndicats de police. « Je crains que les procédures ne tiennent pas juridiquement. Cela va être très compliqué de réussir à prouver une relation commerciale. On peut le faire, mais en montant de lourds dispositifs avec des moyens importants. Or, je ne pense pas que la priorité dans nos missions soit de coincer les clients », témoignait par exemple le secrétaire général d'Unité Police SGPFO [5]. Pire, un risque de dévoiement de la loi n'est pas à écarter selon Antoine : « La loi prétend aider les femmes lorsqu'elles iront porter plainte contre leurs clients. Or les plaintes des femmes aujourd'hui ne sont pas prises en compte par la police et je ne vois pas en quoi cette loi changerait quelque chose. Ce qu'on redoute c'est que ce nouveau dispositif législatif permette aux municipalités et aux préfectures de nettoyer un quartier des travailleuses du sexe, en mettant la pression, en envoyant les flics par exemple sur un secteur géographique harceler et arrêter les clients. » De fait si la nouvelle loi supprime dans le même temps, et c'est un progrès évident, le délit de racolage, elle rappelle que les pouvoirs de police du maire lui donnent toujours droit de « réprimer les atteintes à la tranquillité publique » et « d'interdire ou de restreindre la présence de personnes prostituées sur la voie publique ». Infâme terminologie qui rappelle soudain bruyamment les stigmates millénaires dont on a affublé les « filles de mauvaise vertu ».</p> <p>Perçue sous le prisme de l'offre et de la demande, la lutte contre la prostitution imaginée par les rédacteurs de la proposition de loi pourrait se résumer ainsi : si le client se raréfie, les réseaux garants de l'« offre » n'auront plus d'intérêt à importer leur chair fraîche dans l'Hexagone. Raisonnement pour le moins simpliste pour qui connaît un tant soit peu la plasticité et la capacité d'adaptation des réseaux criminels. Reste que la raréfaction du client pose déjà un sérieux problème aux filles : « Les conséquences de cette loi, on les voit déjà puisque la pénalisation, même si elle n'est pas encore adoptée, produit ses effets : les clients ont peur et de fait il y a moins de travail dans la rue. De fait, des femmes acceptent déjà des clients qu'elles n'auraient pas acceptés avant, des types un peu trop soûls ou qui ont fumé. Or un client soûl aura des difficultés à jouir, du coup il va s'énerver ou demander le remboursement de la passe, la fille pourra accepter ou refuser, l'embrouille peut avoir lieu et entraîner une escalade de la violence. » Autre évolution inquiétante : lors de leur tournée, les membres de Cabiria peuvent rencontrer des filles exposées à un risque de contamination au VIH, une capote qui crève par exemple. Dans ce cas ils proposent de les accompagner rapidement aux urgences pour leur administrer un traitement très efficace s'il est pris dans les quatre heures suivant le risque. « L'an dernier sur une dizaine de cas, une seule a accepté : toutes les autres ont refusé parce qu'elles ne pouvaient pas s'arrêter de travailler, à cause du manque de clients. “On ira demain ou on fera un dépistage dans six mois”, nous ont-elles dit. » Parallèlement à son pendant répressif, la loi liste un panel de mesures destinées à sortir les filles de la nasse prostitutionnelle. Pensée avant tout pour des migrantes clandestines, la loi prévoit un titre de séjour de six mois et le versement d'une allocation temporaire d'attente. Montant des cacahuètes : 336 euros par mois. « De la poudre aux yeux, estime Antoine. Dans la prostitution qu'on voit au quotidien, beaucoup ont déjà un travail salarié à côté qui ne leur suffit pas pour vivre. Et on ose parler de réinsertion des personnes prostituées !? »</p> <p>Notes</p> <p>[1] De Roumanie, Bulgarie, Nigeria et Chine principalement.</p> <p>[2] Syndicat du travail sexuel. Cf. « Sur le dos des tapins », CQFD n°96 pour la position du Strass sur le précédent projet de pénalisation des clients de 2011.</p> <p>[3] Disponible ici.</p> <p>[4] Voir l'article de notre chroniqueuse Casse-Noisette.</p> <p>[5] Le journal de Saône-et-Loire, 04/12/2013.</p></div> « On est au pied du mur » http://cabiria.asso.fr/On-est-au-pied-du-mur http://cabiria.asso.fr/On-est-au-pied-du-mur 2013-05-29T18:22:00Z text/html fr Sabine <p>Société : Les prostituées de Gerland ont dénoncé mercredi la répression policière Le masque blanc qui cache leur visage ne dissimule en rien leur inquiétude et leur colère. Une quarantaine de prostituées lyonnaises se sont réunies mercredi après-midi place Jean-Macé pour dénoncer la « répression policière » dont elles s'estiment victimes depuis plus de deux mois. Chaque jour ou presque depuis le 19 mars, les femmes regroupées dans le parc d'activité de l'Artillerie à Gerland (7e) font face à une nette (...)</p> - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <div class='rss_chapo'><p>Société : Les prostituées de Gerland ont dénoncé mercredi la répression policière</p></div> <div class='rss_texte'><dl class='spip_document_324 spip_documents spip_documents_center'> <dt><a href="http://cache.20minutes.fr/illustrations/2013/05/30/laquo-pied-mur-raquo-1328825-616x380.jpg" title='JPEG - 67.7 ko' type="image/jpeg"><img src='http://cabiria.asso.fr/local/cache-vignettes/L150xH93/laquo-pied-md5b8-7f40a-af105.jpg' width='150' height='93' alt='JPEG - 67.7 ko' style='height:93px;width:150px;' /></a></dt> </dl> <p>Le masque blanc qui cache leur visage ne dissimule en rien leur inquiétude et leur colère. Une quarantaine de prostituées lyonnaises se sont réunies mercredi après-midi place Jean-Macé pour dénoncer la « répression policière » dont elles s'estiment victimes depuis plus de deux mois. Chaque jour ou presque depuis le 19 mars, les femmes regroupées dans le parc d'activité de l'Artillerie à Gerland (7e) font face à une nette recrudescence des contrôles, PV et mises en fourrière de leurs camionnettes. Des interventions policières justifiées par les autorités par l'arrêté municipal qui interdit ici, comme ailleurs dans le 7e ou dans les 2e et 8e arrondissements, le stationnement de leurs véhicules.</p> <p>« Mardi, j'ai pris trois PV à 35 €. Et certains jours, c'est la fourrière », confie l'une d'elle, prostituée à Gerland depuis dix ans. Un secteur qu'elle ne compte pas quitter, malgré les interventions policières.</p> <p>Les associations mobilisées</p> <p>« On veut nous chasser. Mais pour aller où ? C'est partout pareil », ajoute une autre femme, qui préfère travailler dans ce secteur où sont regroupés des dizaines de véhicules pour ne pas être isolée. Marquiz, lui, se prostitue depuis vingt ans et porte un regard pessimiste sur l'avenir : « L'Etat se dit abolitionniste. Mais là, il agit comme un proxénète. Et la répression ne va pas s'arrêter là. » Car en dehors des manifestations, leurs moyens de pression sont limités. « On est au pied du mur, explique une jeune africaine. On subit pour gagner notre vie et pouvoir nourrir nos enfants. » Pour les associations qui les soutiennent, dont Cabiria, Médecins du monde ou le planning familial du Rhône, la marge de manœuvre est limitée. En avril, Cabiria a une nouvelle fois demandé à la mairie « une réelle concertation » pour faire émerger des solutions en faveur des prostituées et l'instauration d'un dialogue avec les entreprises se plaignant de leur présence. Une requête restée lettre morte.</p> <p>Elisa Riberry</p></div> Les prostituées lyonnaises crient leur ras-le-bol http://cabiria.asso.fr/Les-prostituees-lyonnaises-crient http://cabiria.asso.fr/Les-prostituees-lyonnaises-crient 2013-05-29T18:18:00Z text/html fr Sabine <p>SOCIETE – Une centaine de personnes a défilé ce mercredi après-midi dans les rues de Lyon. Les travailleuses du sexe dénoncent le harcèlement policier dont elles se disent victimes. Les prostituées ont dénoncé la répression dont elles se disent victimes. Photo : PAB/Metro Pierre-Alexandre Bevand "Mairie, proxénète ! Police, complice !". Voilà en substance ce qu'ont martelé les prostituées lyonnaises du quartier de Gerland ce mercredi après-midi. Parties de la place Jean-Macé (VIIème arrondissement), (...)</p> - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <div class='rss_chapo'><p>SOCIETE – Une centaine de personnes a défilé ce mercredi après-midi dans les rues de Lyon. Les travailleuses du sexe dénoncent le harcèlement policier dont elles se disent victimes.</p></div> <div class='rss_texte'><dl class='spip_document_323 spip_documents spip_documents_center'> <dt><a href="http://www.metronews.fr/_internal/gxml!0/r0dc21o2f3vste5s7ezej9x3a10rp3w$38gobtlbvmgjp00wxhh30q9bqekogbk/prostituees-1.jpeg" title='JPEG - 84.7 ko' type="image/jpeg"><img src='http://cabiria.asso.fr/local/cache-vignettes/L150xH75/prostituees-1da3-54fde-42c64.jpg' width='150' height='75' alt='JPEG - 84.7 ko' style='height:75px;width:150px;' /></a></dt> </dl> <p><i>Les prostituées ont dénoncé la répression dont elles se disent victimes. <br />Photo : PAB/Metro Pierre-Alexandre Bevand</i></p> <p>"Mairie, proxénète ! Police, complice !". Voilà en substance ce qu'ont martelé les prostituées lyonnaises du quartier de Gerland ce mercredi après-midi. Parties de la place Jean-Macé (VIIème arrondissement), elles ont lentement arpenté les rues jusqu'à la préfecture. Le cortège était également composé de membres d'associations ou de simples sympathisants.</p> <p>Encadrées par les forces de l'ordre, les travailleuses du sexe, masquées, ont une nouvelle fois dénoncé leurs conditions de travail qu'elles jugent "inacceptables". "Nous vendons notre corps pour nourrir nos familles. Nous ne pouvons pas supporter les contrôles incessants de la police et les trop nombreuses mises en fourrière de nos véhicules", dénonce l'une d'elle.</p> <p>"Impact sur la santé, isolement…"</p> <p>"Des opérations policières de grande ampleur se déploient quasi-quotidiennement dans le quartier de Gerland (VIIème). Les prostituées sont contrôlées, verbalisées et leurs véhicules embarqués systématiquement, déplore Cabiria, association de santé communautaire avec les personnes prostituées.</p> <p>Cette (ré)pression renvoie les personnes dans une situation de clandestinité et impacte leur santé en renforçant leur isolement, leur stigmatisation, l'augmentation de la violence à leur encontre et la réduction du temps et de l'attention passés à la négociation avec le client." De leur côté, les autorités mettent en exergue les problèmes de nuisances et de proxénétisme liés à cette problématique.</p></div> Vidéo : les prostituées lyonnaises manifestent contre « une répression sans précédent » http://cabiria.asso.fr/Video-les-prostituees-lyonnaises http://cabiria.asso.fr/Video-les-prostituees-lyonnaises 2013-05-29T18:15:00Z text/html fr Sabine <p>« Mairie proxénète ». Elles étaient une trentaine à manifester avec autant de personnes venues les soutenir. Dans leur viseur : les opérations de police contre les camionnettes des prostituées installées dans le quartier de Gerland, dans le 7e arrondissement de Lyon. Une « répression sans précédent », disent-elles, qui durent depuis deux mois. Par Laurent Burlet et Ugo Moret Les prostituées lyonnaises manifestent contre la répression from Rue89Lyon on Vimeo. Il y a un mois, il y avait eu une (...)</p> - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <div class='rss_chapo'><p>« Mairie proxénète ». Elles étaient une trentaine à manifester avec autant de personnes venues les soutenir. Dans leur viseur : les opérations de police contre les camionnettes des prostituées installées dans le quartier de Gerland, dans le 7e arrondissement de Lyon. Une « répression sans précédent », disent-elles, qui durent depuis deux mois.</p></div> <div class='rss_texte'><p><i>Par Laurent Burlet et Ugo Moret</i></p> <p><iframe src="http://player.vimeo.com/video/67257103" width="500" height="281" frameborder="0" webkitAllowFullScreen mozallowfullscreen allowFullScreen></iframe></p> <p><a href="http://vimeo.com/67257103">Les prostituées lyonnaises manifestent contre la répression</a> from <a href="http://vimeo.com/rue89lyon">Rue89Lyon</a> on <a href='http://vimeo.com/'>Vimeo</a>.</p> <p>Il y a un mois, il y avait eu une conférence de presse. Ce jeudi, les prostituées du quartier de Gerland ont manifesté jusqu'à la préfecture du Rhône.</p> <p>Même cause, même discours. Depuis la fin du mois de mars, les opérations de police se multiplient pour faire appliquer les arrêtés municipaux qui interdisent le stationnement des camionnettes de prostituées dans les zones industrielles du quartier de Gerland depuis 2008.</p> <p>Conséquence : « on ne peut plus travailler », constate Anna, une prostituée italienne de 37 ans :</p> <p> « La police passe plusieurs fois par semaine, voire plusieurs fois par jour. Avant, je faisais trente clients. Maintenant, je n'en fais que cinq quand je peux garer ma camionnette. Et en plus, je dois payer les PV et la fourrière ».</p> <p>Des prostituées venues d'Espagne, où « c'est la crise »</p> <p>Comme Anna, toutes les prostituées cachaient leur visage d'un masque blanc ou d'un foulard. Non pas pour camoufler des intentions émeutières, mais tout simplement pour ne pas être reconnues par des proches qui regarderaient les vidéos.</p> <p>Parmi celles-ci, il y a Maria qui travaillait dans un hôtel comme femme de ménage, à Madrid. Depuis trois ans, elle se prostitue dans une camionnette, à Lyon.</p> <p>La grande majorité des personnes à s'être mobilisées sont d'origine équato-guinéenne et s'expriment en espagnol. Elles sont nombreuses à être arrivées à Gerland ces quatre dernières années, car, disent-elles, « en Espagne, c'est la crise ».</p> <p>Avant de partir en cortège, l'une d'entre elles a lu un texte au mégaphone, traduit par une médiatrice de Cabiria, association de santé communautaire auprès des prostituées :</p> <p> « Nous payons pour nos fourgons l'assurance, le contrôle technique et la carte grise. Pourquoi n'avons nous pas le droit de stationner ? Si nous n'avons pas le droit de nous garer là, pourquoi ne nous disent-ils pas où nous pouvons aller pour déranger personne ? La fourrière et la police sont des proxénètes. Nous travaillons et ils prennent l'argent ».</p> <p>« On va sur les routes nationales, on se fait aussi chasser »</p> <dl class='spip_document_322 spip_documents spip_documents_center'> <dt><a href="http://www.rue89lyon.fr/wp-content/uploads/2013/05/Manif-Prostituees-Lyon-29mai13.jpg" title='JPEG - 42.2 ko' type="image/jpeg"><img src='http://cabiria.asso.fr/local/cache-vignettes/L150xH100/Manif-Prostief8d-7a6af-4b4d4.jpg' width='150' height='100' alt='JPEG - 42.2 ko' style='height:100px;width:150px;' /></a></dt> </dl> <p>Manif des prostituées lyonnaises, le 29 mai. Photo : Ugo Moret / Rue89Lyon</p> <p>Face à l'avalanche de PV et de mises en fourrière, certaines ont essayé de s'installer sur les routes nationales. Bien qu'il n'y ait pas d'arrêtés municipaux, « la gendarmerie nous chassent » affirme Evelyne, une prostituée « historique » de Lyon.</p> <p>Alors les filles de Gerland essaient malgré tout d'installer leur camionnette plus tard le soir ou plus tôt en journée quand elles pensent que la police et la fourrière ne passeront pas. Anna préfère s'installer en journée dans une nouvelle zone industrielle, à proximité de l'entreprise Genzyme, filiale de Sanofi-Aventis :</p> <p> « La nuit, je me suis déjà faite agresser au couteau. Nous ne sommes que quinze camionnettes. Nous ne gênons pas avec ce nombre là ».</p> <p>La mairie tient le discours inverse. La direction de la sécurité de la Ville de Lyon justifie ces « opérations musclées » par un « seuil de tolérance qui a été dépassé » sur certains secteurs, notamment à proximité de cette filiale de Sanofi-Aventis.</p> <p>Jusqu'à présent, la mairie n'a toujours pas reçu de délégation de prostituées ou l'association Cabiria qui les soutient, désormais appuyées par le Planning familial 69 et Médecins du Monde.</p> <p>Ces associations s'inquiètent notamment de « l'augmentation des risques sanitaires et des violences » que cette « répression peut engendrer, en renvoyant les personnes dans une situation de clandestinité ». Alors que, précisent ces associations dans un communiqué, « la prostitution n'est pas illégale ». A Lyon, par les temps qui courent, il vaut mieux le préciser.</p></div> 52 personnes contrôlées lors d'une opération anti-prostitution à Lyon http://cabiria.asso.fr/18h53-Concert-de-Rihanna-a-Lyon http://cabiria.asso.fr/18h53-Concert-de-Rihanna-a-Lyon 2013-04-24T18:28:00Z text/html fr Sabine <p>La répression envers les prostituées continue à Lyon. Une nouvelle opération anti-prostitution a eu lieu mardi dernier, en début de soirée. 52 personnes ont été contrôlées, 15 procédures pour racolage ont été ouvertes et 26 camionnettes ont été mises en fourrière. Fin mars, trois opérations du même genre avaient eu lieu en une semaine. Le collectif des prostituéEs de Gerland et l'association Cabiria organisent mardi une conférence de presse pour protester contre la répression dont elles font l'objet. Les (...)</p> - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <div class='rss_chapo'><p>La répression envers les prostituées continue à Lyon.</p></div> <div class='rss_texte'><p>Une nouvelle opération anti-prostitution a eu lieu mardi dernier, en début de soirée. 52 personnes ont été contrôlées, 15 procédures pour racolage ont été ouvertes et 26 camionnettes ont été mises en fourrière. Fin mars, trois opérations du même genre avaient eu lieu en une semaine.</p> <p>Le collectif des prostituéEs de Gerland et l'association Cabiria organisent mardi une conférence de presse pour protester contre la répression dont elles font l'objet.</p> <h3 class='h3 spip'>Les prostituées de Lyon dénoncent la répression qui les vise</h3> <p>Karen, porte-parole du Collectif des prostituéEs de Gerland veut faire part de son exaspération face la répression exercée par la police ces dernières semaines. Depuis le 19 mars dernier, les prostituées sont la cible quasi-quotidiennement de contrôles de grande ampleur. Ce qu'explique Laura Garby, membre de l'association Cabiria qui accompagne les travailleurs du sexe. "Ils quadrillent le quartier, mettent les voitures au travers des routes et contrôlent toutes les personnes présentes dans la zone. Ensuite ils emmènent toutes les camionnettes à la fourrière. Un hélicoptère survole parfois même le périmètre". Et à chaque fois, les prostituées doivent subir le même rituel pour récupérer le véhicule. "Il y a une procédure de fichage, la police relève les empreintes et même les ADN des personnes en prétextant lutter contre le trafic", continue Laura Garby. Entre 30 et 60 policiers se déplaceraient lors de chaque opération. De nombreux PV pour racolage sont aussi délivrés. Un procédé surprenant selon Karen. "Ca fait 20 ans que je suis sur le trottoir et c'est maintenant que la loi va être abrogée que je prends des PV". En effet, le Sénat a récemment adopté une proposition de loi visant à supprimer le délit de racolage passif, instauré par la loi de 2003.</p> <p>Hasard du calendrier ou non, une importante opération policière a eu lieu à Gerland mardi juste avant et pendant la conférence de presse organisée par les prostituées. Le préfet Jean-François Carenco, qui s'était montré très véhément contre la prostitution qu'il ne considère pas "comme un métier", semble embarqué dans un rapport de force.</p> <p>"On ne peut plus être sereins dans notre travail"</p> <p>Bien qu'un arrêté municipal leur interdise de stationner à Gerland, les prostituées sont là depuis quatre ans. Une centaine de camionnettes seraient aujourd'hui stationnées dans ce quartier le soir. "On a choisi une zone industrielle, car il n'y a que des bureaux, explique Karen. Maintenant, ils nous chassent à nouveau mais pour aller où ? Ils veulent peut-être nous virer mais on va résister, car ce n'est pas maintenant que je vais changer de métier". Celles qui ont essayé de s'installer aux abords des routes nationales ont aussi été priées de se déplacer.</p> <p>C'est pourquoi, le collectif de Gerland demande le retrait de ces arrêtés municipaux qui empêchent les prostituées "de travailler, de gagner de l'argent et de payer [leurs] factures". Elles affirment avoir essayé à de multiples reprises d'expliquer leur situation à la mairie, sans succès. "Aujourd'hui on est coincées, on a tout essayé, se désole Karen. Tout ce qu'on veut, c'est qu'on nous reconnaisse tout simplement".</p></div> Répression : le cri de désespoir des prostituées de Gerland http://cabiria.asso.fr/Repression-le-cri-de-desespoir-des http://cabiria.asso.fr/Repression-le-cri-de-desespoir-des 2013-04-24T18:26:00Z text/html fr Sabine <p>« On n'en peut plus. On est au pied du mur ». Les yeux de Karen, prostituée et porte-parole du collectif de Gerland s'embuent brièvement alors qu'elle évoque la répression policière dont les travailleurs du sexe font l'objet dans ce quartier du 7ème arrondissement. Le parc d'activités de l'Artillerie, entre le port Edouard-Herriot et le chemin de fer, accueille les prostitués depuis leur départ du quartier de Perrache. « Ici nous ne dérangeons personne. Il n'y a ni école ni habitations », s'écrie Karen, 45 (...)</p> - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <div class='rss_chapo'><p>« On n'en peut plus. On est au pied du mur ». Les yeux de Karen, prostituée et porte-parole du collectif de Gerland s'embuent brièvement alors qu'elle évoque la répression policière dont les travailleurs du sexe font l'objet dans ce quartier du 7ème arrondissement.</p></div> <div class='rss_texte'><p>Le parc d'activités de l'Artillerie, entre le port Edouard-Herriot et le chemin de fer, accueille les prostitués depuis leur départ du quartier de Perrache. « Ici nous ne dérangeons personne. Il n'y a ni école ni habitations », s'écrie Karen, 45 ans. Las, un arrêté municipal interdit depuis 2010 l'installation de véhicules équipés pour une activité professionnelle.</p> <p>En 2012, la police a dressé plus de 5270 contraventions et 350 camionnettes ont été mises en fourrière, selon le Progrès. A 35 euros le PV et 136 euros la mise en fourrière, cela fait un total de 232 050 euros réglés l'année dernière par les prostituées de Gerland. Un chiffre largement sous-estimé selon elles. « C'est du racket », s'étrangle Karen.</p> <p>Or, depuis le 19 mars, la répression se serait intensifiée, affirme cette figure historique de la prostitution à Lyon. « Maintenant, c'est tous les jours et à toute heure », précise la porte-parole. Lundi dernier, la police est ainsi intervenue à 21h30, mardi à 15h30 et mercredi à nouveau dans l'après-midi.</p> <p>Le mode d'emploi est le même à chaque fois : bouclage du quartier par une 50ène de policiers et contrôle de tous les véhicules, y compris ceux en circulation. Les prostituées se voient verbalisées pour racolage passif, un délit dont l'abrogation a pourtant été votée par le Sénat (en attendant le vote de l'Assemblée nationale), et les camionnettes dont les occupantes n'ont pas le permis, sont envoyées à la fourrière.</p> <p>« Tout ce qu'ils veulent c'est nous virer », proteste Karen. Une volonté que la police ne nie pas. « Nous avons décidé de mettre un coup d'arrêt à ce phénomène », indique Albert Doutre, directeur départemental de la sécurité publique, qui évoque « un sentiment d'insécurité » créé par la prostitution. « Nous voulons faire en sorte que ça leur coûte plus cher que cela ne leur rapporte », ajoute le commissaire divisionnaire Nadine Le Calonnec, citée par le Progrès. Travailler plus pour gagner moins</p> <p>« On est obligées de faire plus d'heures, de travailler plus de jours », indique Karen. « Comme ils nous chassent en journée et en soirée, nous sommes obligées de travailler la nuit. » Avec les risques que cela comporte. « La clientèle de nuit est plus agressive », indique la porte-parole.</p> <p>S'y ajoute une recrudescence générale de la violence envers les prostituées : vols à main armée, viols, dégradations et même menaces de mort. « C'est devenu quotidien », soupire Karen, tout en étant incapable de chiffrer le phénomène. Pour l'association lyonnaise Cabiria, qui vient en aide aux prostitués, le climat général favorise le passage à l'acte. « Considérer les prostituées comme des délinquantes augmente le risque d'agression, en donnant une légitimité aux agresseurs », explique Antoine Baudry, l'un des animateurs de l'association.</p> <p>A la ville de Lyon, on justifie l'arrêté par les plaintes reçues d'entreprises installées sur le secteur. Car le secteur compte quelques pépites, comme Genzyme, filiale de Sanofi-Pasteur et fleuron du pôle de biotechnologies, qui fait la fierté de Gérard Collomb. Appel à la médiation</p> <p>Face à ce problème, Cabiria appelle à la « médiation ». « Nous sommes prêts à rencontrer les sociétés du quartier pour travailler avec elles en bonne intelligence », affirme Antoine Baudry. Une démarche déjà menée en 2011 envers les habitants de Gerland en collaboration avec le centre social du quartier.</p> <p>Décidées à rester à Gerland, les prostituées affirment n'avoir aucun endroit de repli. « Même sur les routes nationales, la gendarmerie nous chasse », relève Karen. Une manifestation nationale est prévue en juin à Paris.</p> <p>Publié le : mercredi 24 avril 2013, par Michael Augustin</p></div> Vidéo : Colloque sur la prostitution sans les principales concernées http://cabiria.asso.fr/Video-Colloque-sur-la-prostitution http://cabiria.asso.fr/Video-Colloque-sur-la-prostitution 2012-10-08T10:45:00Z text/html fr Sabine - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <div class='rss_texte'><p><iframe width="480" height="320" src="http://www.youtube.com/embed/U-2Ax3H1o9I" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></p></div> L'interdiction de la prostitution est une chimère http://cabiria.asso.fr/L-interdiction-de-la-prostitution http://cabiria.asso.fr/L-interdiction-de-la-prostitution 2012-08-22T10:50:00Z text/html fr Sabine <p>TRIBUNE. La pénalisation des clients mettra plus que jamais les prolétaires du sexe sous l'emprise des proxénètes, estime un groupe d'intellectuels et de féministes. Fin juin, dans un entretien au "Journal du dimanche", Najat Vallaud-Belkacem a fixé la politique du nouveau gouvernement en matière de prostitution. "La question n'est pas de savoir si nous voulons abolir la prostitution - la réponse est oui - mais de nous donner les moyens de le faire", a déclaré la porte-parole du gouvernement et (...)</p> - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <div class='rss_chapo'><p>TRIBUNE. La pénalisation des clients mettra plus que jamais les prolétaires du sexe sous l'emprise des proxénètes, estime un groupe d'intellectuels et de féministes.</p></div> <div class='rss_texte'><p>Fin juin, dans un entretien au "Journal du dimanche", Najat Vallaud-Belkacem a fixé la politique du nouveau gouvernement en matière de prostitution. "La question n'est pas de savoir si nous voulons abolir la prostitution - la réponse est oui - mais de nous donner les moyens de le faire", a déclaré la porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des Femmes, qui a rappelé qu'une résolution adoptée par le Parlement avec le soutien de tous les partis préconisait la pénalisation des clients. En ouverture au débat passionné qui s'annonce, nous publions le texte de féministes et d'intellectuels qui s'opposent vivement à une telle politique d'interdiction. D'autres points de vue s'exprimeront dans "le Nouvel Observateur" au cours des semaines à venir.</p> <p>Le Nouvel Observateur</p> <p>"Si la ministre des Droits des Femmes avait annoncé son intention de mettre un terme à l'esclavage des femmes par les réseaux mafieux, tous, hommes et femmes confondus, applaudiraient son initiative. Cette guerre difficile à mener relève d'un impératif universel. Elle implique, entre autres, une augmentation des effectifs de police, une meilleure coopération internationale, une justice impitoyable et la reconversion ainsi qu'une véritable protection des filles qui dénoncent leurs proxénètes, associée à une possibilité effective de reconversion. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.</p> <p>Mais l'objectif d'abolir à terme la prostitution, sous prétexte d'en finir avec l'esclavage sexuel est d'une autre nature. Il ne s'agit plus d'un impératif universel, mais d'un parti pris idéologique qui suppose les postulats suivants : 1) La sexualité tarifée est une atteinte à la dignité des femmes. 2) Les prostituées sont toutes des victimes et leurs clients, tous des salauds.</p> <p>Ces postulats sont éminemment discutables. Comme le clament les prostituées non contraintes par un tiers et qu'on se refuse à entendre, la dignité des femmes ne repose pas sur le critère des pratiques sexuelles. Mieux vaut l'admettre : toutes les femmes n'ont pas le même rapport à leur corps et la promiscuité peut être un libre choix. Une femme n'est pas nécessairement victime de l'oppression masculine lorsqu'elle se livre à la prostitution, soit qu'elle s'y adonne de manière occasionnelle, soit qu'elle choisisse d'exercer à plein temps cette activité plutôt qu'une autre. Enfin, au risque de faire grincer des dents : les hommes qui fréquentent les prostituées ne sont pas tous d'horribles prédateurs ou des obsédés sexuels qui traitent les femmes comme des objets jetables. Etrangement, nul ne fait jamais mention des prostitués homo ou hétérosexuels ni de la nouvelle "demande' des femmes d'une sexualité tarifée.</p> <p>En réalité, " l'abolition" de la prostitution, contrairement à celle de l'esclavage, est une chimère. La sexualité humaine varie selon les sociétés. Et, dans une même société, elle change selon les époques et les classes. Ce n'est pas une raison pour imaginer qu'elle va se plier, comme une cire molle, à l'utopie d'une sexualité parfaitement régulée. La pénalisation des clients n'entraînera pas la suppression de la prostitution. Ni les call-girls ni les réseaux par internet n'en seront affectés, comme le prouve l'exemple suédois. En souffriront d'abord les prolétaires du sexe, qui seront plus que jamais soumises à l'emprise des proxénètes. Ces derniers profiteront de la situation, eux qui devraient être la cible première de l'action répressive des pouvoirs publics. Nulle inquiétude, les clients les plus favorisés se verront toujours proposer des moyens discrets d'assouvir leurs désirs.</p> <p>Au nom d'une conception abstraite de l'humanité, les "abolitionnistes" [sic] veulent imposer à la société française leur choix idéologique. Mais qui peut s'ériger en juge dans ce domaine éminemment privé ? Chaque adulte doit être libre de ce qu'il veut faire ou ne pas faire de son corps. Décréter illégal ce qu'on trouve immoral n'est pas un grand pas vers le Bien, c'est une dérive despotique. Le pouvoir politique n'a pas à intervenir dans les pratiques sexuelles des adultes consentants. La priorité, c'est de faire de la lutte contre les trafiquants d'êtres humains une cause nationale et d'y mettre les moyens. Car là est le crime, et là est le défi. Poursuivre les clients, c'est se donner à peu de frais l'illusion d'agir. C'est céder à la tentation prohibitionniste qui consiste à tout espérer de la criminalisation de la consommation. Ce sera au bout du compte écarter de la vue ce qu'on ne veut pas voir et produire un enfer pavé de bonnes intentions."</p> <p>Elisabeth Badinter, philosophe, Régine Deforges, écrivain, Caroline Eliacheff, pédopsychiatre, Elisabeth de Fontenay, philosophe, Claude Habib, professeur de littérature (Sorbonne-Nouvelle), Nathalie Heinich, sociologue (CNRS), Claude Lanzmann, écrivain et cinéaste, William Marx, professeur de littérature (Paris-Ouest), Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue (EHESS), Philippe Raynaud, professeur de science politique (Panthéon-Assas), Céline Spector, philosophe (Bordeaux-3), Georges Vigarello, historien (EHESS).</p></div> Abolition de la prostitution : les travailleurs du sexe manifestent http://cabiria.asso.fr/Abolition-de-la-prostitution-les http://cabiria.asso.fr/Abolition-de-la-prostitution-les 2012-07-07T21:33:00Z text/html fr Sabine <p>A Paris, plusieurs dizaines de travailleurs du sexe et de personnes s'opposant à l'abolition de la prostitution ont défilé dans le quartier de Pigalle.</p> - <a href="http://cabiria.asso.fr/revue-de-presse" rel="directory">Revue de presse</a> <div class='rss_chapo'><p>A Paris, plusieurs dizaines de travailleurs du sexe et de personnes s'opposant à l'abolition de la prostitution ont défilé dans le quartier de Pigalle.</p></div> <div class='rss_texte'><object id="flashObj" width="480" height="270" classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=9,0,47,0"><param name="movie" value="http://c.brightcove.com/services/viewer/federated_f9?isVid=1&isUI=1" /><param name="bgcolor" value="#FFFFFF" /><param name="flashVars" value="videoId=1725162593001&linkBaseURL=http%3A%2F%2Fwww.bfmtv.com%2Fabolition-de-la-prostitution-les-travailleurs-actu30354.html&playerID=1027556707001&playerKey=AQ~~,AAAAzBCG-1E~,ZmNCmEZClj4eQ1WsLf_mGl_Pmb90_E4h&domain=embed&dynamicStreaming=true" /><param name="base" value="http://admin.brightcove.com" /><param name="seamlesstabbing" value="false" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="swLiveConnect" value="true" /><param name="allowScriptAccess" value="always" /><embed src="http://c.brightcove.com/services/viewer/federated_f9?isVid=1&isUI=1" bgcolor="#FFFFFF" flashVars="videoId=1725162593001&linkBaseURL=http%3A%2F%2Fwww.bfmtv.com%2Fabolition-de-la-prostitution-les-travailleurs-actu30354.html&playerID=1027556707001&playerKey=AQ~~,AAAAzBCG-1E~,ZmNCmEZClj4eQ1WsLf_mGl_Pmb90_E4h&domain=embed&dynamicStreaming=true" base="http://admin.brightcove.com" name="flashObj" width="480" height="270" seamlesstabbing="false" type="application/x-shockwave-flash" allowFullScreen="true" allowScriptAccess="always" swLiveConnect="true" pluginspage="http://www.macromedia.com/shockwave/download/index.cgi?P1_Prod_Version=ShockwaveFlash"></embed></object> <p>Objectif de cette manifestation : réagir aux propos de la ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, qui a déclaré son souhait d'abolir la prostitution et de pénaliser le client. Pour les travailleurs du sexe, hors de question de voir leur métier aboli sans qu'on leur demande leur avis. Selon eux, le vote d'une loi abolissant la prostitution serait même un nouveau pas en arrière. Tout le contraire de ce qu'ils réclament depuis des années : le droit de pratiquer leur métier. Pénaliser les clients est une mesure qui pourrait même précariser encore plus les prostituées. Le modèle suédois, souvent érigé en exemple pour sa position abolitionniste, n'a fait que délocaliser la prostitution, selon certains élus. Selon une estimation on dénombrerait environ 20 000 prostituées travaillant dans la rue en France. La grande majorité étant des femmes d'origine étrangère.</p></div>