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Selon le Syndicat du travail sexuel, depuis le débat sur la pénalisation des clients, les travailleurs du sexe sont de plus en plus précarisés et marginalisés. Et donc potentiellement en danger.
Depuis le débat autour de la proposition de loi sur la pénalisation des clients, les agressions contre les prostituées augmentent, a affirmé lundi le Syndicat du travail sexuel (Strass) dans un communiqué, dénonçant le décès d’une prostituée chinoise début avril à Paris. Sur le même sujet
Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, raconte le Strass, une prostituée chinoise a été tuée à coups de couteau par un client, dans un appartement du Xe arrondissement de Paris. « Son agresseur était connu pour être un "mauvais client", qu’elle aurait refusé si elle en avait eu les moyens. Mais elle n’avait pas pu travailler depuis plusieurs jours, en raison d’incessantes opérations de police visant les femmes chinoises, et était donc dans l’impossibilité de prendre le temps de choisir ses clients », affirme le syndicat.
« Cette situation est symptomatique de la précarisation des travailleurs du sexe, précarisation qui s’est renforcée suite à la médiatisation de la proposition de loi visant à pénaliser les clients », déplore le syndicat. Avec ce texte, déjà adopté par l’Assemblée nationale, « nous constatons une augmentation des agressions des travailleurs du sexe », affirme le Strass.
Lors de l’agression, des collègues prostituées chinoises ont entendu des cris mais « ont eu peur d’appeler la police parce qu’elles étaient en situation irrégulière. Leur défiance envers la police est la conséquence directe du harcèlement policier particulièrement intense dont sont victimes les travailleuses du sexe chinoises depuis plusieurs mois », insiste le Strass. Ce harcèlement policier a déjà été dénoncé à plusieurs reprises par Médecins du monde, qui vient en aide aux prostituées chinoises à Paris.
« A force de considérer la prostitution comme une violence en soi, comme une activité à la limite de la légalité, de vouloir la régir par des lois toujours plus répressives, d’étiqueter les migrants comme des indésirables, les politiques publiques construisent les travailleurs du sexe [...] comme des cibles idéales pour les agresseurs qui estiment qu’il est normal de s’attaquer à des personnes qui n’ont de toute façon aucun droit », juge le Strass.
AFP
Voir en ligne : http://www.liberation.fr/societe/20...