Femmes migrantes enjeux de l’épidémie à VIH et travail du sexe
Dans les grandes villes d’Europe près de 70 % des personnes
prostituées sont des migrantes. Nous étudions ici leurs rapport à la santé, et en particulier à la prévention du VIH, et leurs processus de mobilisation sociale
en France.
Stratégies et empowerment
Françoise Guillemaut
2005
Recherche financée par Sidaction
Dans les grandes villes d’Europe près de 70 % des personnes
prostituées sont des migrantes, d’Europe de l’Est d’Afrique Subsaharienne
ou d’Amérique Latine. En France, elles sont assignées
tantôt à être des victimes de la traite, tantôt à être des
délinquantes (délit de racolage et séjour irrégulier).
Dans la réalité, on ignore le plus souvent qui elles sont et comment
elles vivent. Après avoir étudié leur processus migratoire
et leur mode de vie en Europe, dans un ouvrage précédent,
nous étudions ici leurs rapport à la santé, et en particulier à la
prévention du VIH, et leurs processus de mobilisation sociale
en France.
Cette recherche est le fruit de plus de dix ans de travail de terrain
et de la collaboration entre les différents acteurs en présence :
travailleuses-eurs du sexe (migrantes on non), intervenant-
e-s de terrain et chercheur-e-s. Le recueil de données et
d’informations s’est déroulé sur deux ans, impliquant la mise
en contact avec près de 1000 personnes et l’étude détaillée
des conditions de vie, opinions, attitudes et pratiques de certaines
d’entre elles.
Cette recherche permet d’avoir une compréhension à la fois
globale et localisée des enjeux de la mobilisation contre l’épidémie
à VIH dans le champ de la prostitution des femmes
migrantes en France, à Toulouse et à Lyon en particulier.