Cabiria
Action de santé communautaire avec les personnes prostituées à Lyon.

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Mobilisons-nous contre les violences faites aux travailleuses du sexe

Autour du 17 décembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux travailleuses du sexe, Cabiria lance une campagne d’interpellation en direction des député-e-s.

Le 17 décembre est la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux travailleuses du sexe. À cette date, les prostituées et les travailleuses du sexe se rassemblent, à Lyon ou ailleurs, soutenues par Cabiria ou d’autres associations, pour dénoncer les violences qui leurs sont faites et perpétuer la mémoire de celles qui ont été assassinées au travail.

Les travailleuses du sexe veulent dénoncer les violences physiques dont elles sont la cible, les agressions, les viols, les meurtres. Mais elles veulent aussi que les violences institutionnelles et symboliques qu’elles subissent soient rendues visibles : jugement moral, pression à l’arrêt de l’activité, discrédit systématique de leur parole, harcèlement policier, pénalisation du racolage…

Face aux violences vécues par les prostituées et les travailleuses du sexe, face à la dégradation de leurs conditions de vie et de leurs conditions d’activité, l’État ne propose que la répression. Depuis 2003, le racolage est pénalisé, et, à présent, la pénalisation des clients des prostituées et des travailleuses du sexe est à l’ordre du jour. Le 7 décembre 2011, une loi a été proposée à l’Assemblée nationale, pour pénaliser le recours à la prostitution : les clients des travailleuses du sexe et des prostituées pourraient être condamnés à des amendes ou à une peine de prison (lire la proposition de loi).

Les prostituées et les travailleuses du sexe s’opposent à cette loi. Organisées en collectifs, syndicats ou associations d’autosupport, elles affirment que la pénalisation de leurs clients aggravera leur précarité, les poussera davantage dans la clandestinité, et ne fera que renforcer la situation de non droit où elles se trouvent.

Les prostituées et les travailleuses du sexe sont soutenues dans leurs revendications par Cabiria et les associations de lutte contre le sida et de santé communautaire réunies dans le collectif Droits et prostitution. Ces associations les épaulent et les accompagnent au quotidien sur les questions de santé et d’accès aux droits. A leurs côtés, elles contestent la proposition de loi et déclarent qu’en aucune manière la pénalisation des clients n’aura d’incidence positive sur les conditions de vie des travailleuses du sexe (lire le dossier).

Dans les mois qui viennent, les député-e-s se prononceront sur cette loi. Avant de voter, les députée-e-s doivent impérativement entendre et écouter ce que les travailleuses du sexe et les prostituées ont à dire sur les lois qui encadrent leur activité.

Interpellez votre député-e !

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Vous pouvez copier-coller la lettre ci-dessous et l’envoyer par mail à votre député-e. Vous pouvez également retirer auprès de Cabiria ou de Grisélidis des cartes postales pré-imprimées à envoyer par la poste.

Lettre à envoyer à votre député-e :

Madame la députée, Monsieur le député,

Face aux violences que nous subissons quotidiennement (agressions, harcèlement policier, insultes…), la seule solution que l’État propose c’est la répression : la pénalisation du racolage depuis 2003 et, maintenant, la pénalisation de nos clients.

Nous nous opposons depuis plusieurs années à cette pénalisation, qui ne fera que renforcer la situation de non droit dans laquelle nous sommes, et nous confronter à davantage de violences.

Madame la députée, Monsieur le député, refusez cette loi. Refusez d’exercer sur nous une autre violence : celle de ne pas entendre notre parole et de rendre nos conditions de travail plus difficiles.

Nous ne voulons plus être considérées comme des victimes : donnez-nous des droits !

Nom, prénom, signature.

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