La répression contre le dialogue
Pour la cinquième fois en sept ans, le Maire de Lyon a pris un arrêté municipal à l’encontre des personnes prostituées exerçant à Lyon.
Ce texte, signé par Gérard Collomb sur la demande du Préfet, accentue la politique de mise à l’écart, d’éloignement et de criminalisation des personnes prostituées, au détriment de leur sécurité physique et de leur santé.
Ainsi depuis 2002, la Préfecture et le Maire de Lyon s'enferment dans une stratégie répressive qui, outre les conséquences discriminatoires à l'encontre des personnes prostituées, n'a d'autres résultats que d'exaspérer des riverains, ceux de Perrache hier, ceux de Gerland aujourd'hui et lesquels demain ? Car encore une fois, cet arrêté ne contribuera qu’à déplacer dans le temps et dans l’espace les difficultés de cohabitation entre les personnes prostituées et leurs riverains.
Pourtant à Gerland, depuis quelques semaines, les prostituées, sommées par les pouvoirs publics de trouver des solutions aux problèmes de voisinage, ont initié un dialogue parfois fructueux avec des riverains. En court-circuitant cette concertation par des mesures répressives, le Maire de Lyon et la Préfecture font le choix d'étendre le conflit à d'autres rues et d'autres quartiers et n'ont toujours pas acté les limites de leur stratégie répressive que nous dénoncions dès 2002.
Qu'un Préfet ne se soucie guère des plus démunis et de personnes qu'il est censé protéger ne nous étonne plus. Mais que les élu-e-s de la ville de Lyon ne soient plus en capacité ni d'instaurer un dialogue entre leurs citoyens, ni de prendre l'attache des associations et services spécialisés, ni de faire entendre raison au Maire de Lyon nous semble particulièrement alarmant.
Association Cabiria, le 6 janvier 2010