Le 2 juin 1975, les prostituées lyonnaises occupaient l'Eglise Saint-Nizier pour protester contre les violences institutionnelles et le harcèlement policier dont elles étaient la cible.
33 ans après, quelle est la situation des personnes prostituées à Lyon ?
La loi de Sécurité Intérieure de mars 2003, réintroduisant le délit de racolage passif, maintient les personnes prostituées dans un statut de délinquantes (contrôles d'identité, gardes-à-vue répétées, procès...) ou de victimes (de réseaux de proxénétisme...).
À Lyon, leur situation s’aggrave à la mesure des arrêtés municipaux qui se succèdent, interdisant le stationnement des camionnettes des personnes prostituées dans divers quartiers. Rejetées à la périphérie de la ville, les personnes prostituées sont de plus en plus isolées, leurs conditions de travail de plus en plus difficiles et dangereuses. Ainsi, les violences, qu'elles soient physiques ou symboliques, qu'elles soient le fait de passants, de clients, des services de police ou des institutions, sont en recrudescence.
S’étant installées cet été dans le quartier de Gerland, les personnes prostituées sont, de nouveau, « invitées » à se déplacer par un nouvel arrêté municipal en date du 20 mai 2008, qui les contraint à se déplacer encore plus loin. Aucune solution ne semble leur être proposée tant pour leur sécurité que pour leur reconnaissance en tant que citoyennes.
Ce lundi 2 juin 2008, trente-trois ans après l'occupation de l'Eglise Saint-Nizier, les personnes prostituées de Lyon souhaitent dénoncer publiquement la situation dans lesquelles elles se trouvent et répéter l’urgence d’abandonner les solutions répressives. Nous vous invitons à venir les soutenir en participant à une journée de mobilisation pour les droits des personnes prostituées.
LES PROSTITUÉES LYONNAISES ET CABIRIA
Lyon, le 28 mai 2008.