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Revue de presse
6 juillet 2012 - Lyon Mag
Les travailleurs du sexe de Lyon ont manifesté ce vendredi après-midi suite à l’annonce de Najat Vallaud-Belkacem d’abolir la prostitution.
Ils étaient une trentaine d’hommes et de femmes, pour la plupart masqués, à se rassembler devant l’Hôtel de Ville de Lyon. "Sexwork is work", "Mon corps est à moi", "Clients pénalisés = prostituées assassinées". Les pancartes installées contre les grilles montraient toute la colère des travailleurs du sexe.
Ce mouvement nationale entendait dénoncer les effets déplorables qu’impliquerait une loi de pénalisation des clients sur la santé, la sécurité et les droits des travailleuses du sexe mais aussi sur les droits humains de manière générale . "Faire de nous des victimes, ce n’est pas la solution. Nous ne sommes pas enchaînés au trottoir. Ce n’est pas une fatalité, c’est un choix de vie" explique Karen, porte parole des filles de Lyon. "Hormis que je sois une prostituée, je suis avant tout une femme. Najat Vallaud-Belkacem n’est pas une femme qui défend les droits des femmes. Il y a 205 viols aujourd’hui en France. Il y a des choses beaucoup plus importantes que d’aller taper sur les putes à peine son mandat en poche. Ce n’est pas une femme qui représentera nos droits" continue-t-elle.
Un peu plus loin, Eva, un masque vénitien rouge sur le visage, en veut beaucoup à la ministre des Droits de femmes. "J’aime ma vie en tant que prostituée. Najat Belkacem ne connaît pas le sujet. Elle n’a consulté personne. J’aimerais qu’elle nous foute la paix et nous laisse travailler tranquille. Il s’agit de la liberté de chaque être humain" explique-t-elle.
Kevin, ancien travailleur du sexe à Lyon, est du même avis. "Le changement, ce n’est vraiment pas maintenant. Laissons les gens vivre tranquille. Najat Vallaud Belkacem veut éradiquer le plus vieux métier du monde. Elle vit sur quelle planète ? Les personnes prostituées demandent un minimum de droit en tant que travailleurs". Pour le jeune homme, la ministre des Droits des femmes se trompent de cibles en demandant l’abolition de la prostitution. "Pourquoi venir embêter les prostituées volontaires alors qu’il y a des réseaux ? Il faut lutter contre les réseaux et aller au cœur du problème". Mot d’ordre de l’ensemble des manifestants. "Si nous devons manifester toutes les semaines, nous le ferons. On ne se laissera pas faire. Les prostituées sont dans la rue et resteront dans la rue".
A noter que Jean-Louis Touraine, premier adjoint au maire, a reçu vendredi après-midi une délégation de quatre travailleuses du sexe.