8 mars pour toutes !
8 mars 2013
Solidarités féministes !
Parce que l’égalité des droits, ça ne se divise pas !
Le 8 mars dernier, résonnait « Le changement, c’est maintenant ! ».
Quelques mois plus tard, on ne peut s’empêcher de se dire : « Ah bon... ? »
Le PS joue sur les symboles, forme un gouvernement paritaire, tient de beaux discours sur l’égalité des droits tout en mettant en place des politiques d’exclusion, de précarisation et de discriminations envers les femmes.
Par exemple, face aux catholiques intégristes priant dans la rue contre le mariage pour touTEs ou intimidant les femmes se rendant dans les centres d’IVG, le gouvernement fait preuve d’une complaisance criminelle.
Quels que soient leur statut socio-économique, leur nationalité, leurs croyances, leur orientation sexuelle, leurs manières de résister contre les oppressions dont elles sont victimes, nous appelons toutes les femmes à se mobiliser.
PARCE QUE L’ÉGALITÉ DES DROITS, ÇA NE SE DIVISE PAS :
Nous réaffirmons notre exigence que la Procréation Médicalement Assistée (PMA) soit ouverte à toutes, y compris pour les couples de femmes et les célibataires.
Nous dénonçons la discrimination et les exclusions dont sont victimes les femmes musulmanes au nom de la laïcité : nous demandons l’abrogation de la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école et la loi de 2010 sur la dissimulation du visage dans l’espace public. Nous refusons l’instrumentalisation raciste et islamophobe du féminisme.
Alors que les putes sont de plus en plus stigmatisées et poussées dans la clandestinité, nous exigeons l’abrogation sans condition du délit de racolage public, et refusons toute mesure qui renforce l’exposition aux violences et aux risques de santé, en particulier la pénalisation des clients ; Ici comme ailleurs, une véritable politique de lutte contre le travail forcé, la servitude, l’esclavage et la traite à ces fins doit être menée, dans le cadre de l’application du droit commun.
Les personnes trans doivent pouvoir choisir leur identité de genre et changer librement et gratuitement d’état civil, sans condition de traitements hormonaux ou chirurgicaux. L’accès aux modifications physiques qu’elles souhaitent doit être gratuit et dégagé des contraintes d’une soi-disant expertise psychiatrique.
Les violences sexistes, lesbophobes et transphobes doivent être reconnues comme des violences à part entière, et pas seulement évoquées de façon incantatoire pour opposer une République française prétendument éclairée à un « tiers monde » considéré comme obesucrantiste et fondamentalement hostile aux femmes. De même, nous exigeons le rétablissement du droit au séjour pour soins tel qu’avant la réforme de 2011 car cette réforme criminelle condamne à mort des milliers de femmes malades et sans-papiers.
Nous demandons la régularisation de tousTEs les sans papierEs, et le droit d’asile pour les femmes, cis et trans, persécutées.
FACE À TOUTES LES VIOLENCES : AUTODÉFENSE !
Face à toutes les formes de violence sexiste (violence « ordinaire », violence conjugale ou violence institutionnelle), la priorité doit être de favoriser la capacité des femmes d’agir par elles-mêmes. Dans cette optique, il faut privilégier la lutte contre la précarité matérielle (accès à l’éducation, au logement, à l’emploi, à la santé, etc...) et laisser la possibilité aux les femmes de s’organiser entres elles pour agir lorsqu’elles le désirent.
Nous nous opposons à une vision victimaire simpliste des femmes : toutes, nous avons développé des moyens, extrêmement divers, de nous défendre contre les agressions (racistes, sexistes, homophobes, transphobes, islamophobes…) que nous vivons au quotidien. L’autodéfense individuelle et collective, y compris physique, est légitime : elle doit être encouragée.
SANTÉ, CONTRACEPTION, EMPLOI, ENFANTS : ÉGALITÉ DES DROITS ET PARTAGE DES CONTRAINTES !
Parce que notre santé ne doit pas être sacrifiée à des mesures d’austérité, nous exigeons l’abrogation de la loi Bachelot, dite loi HPST, une garantie de financement des centres IVG, un accès égal sur le territoire aux services de planification familiale et le remboursement intégral de tous les moyens de contraception, sans les hiérarchiser.
Nous exigeons l’abrogation immédiate des franchises pour soins qui frappent en premier lieu les malades les plus précaires. Nous exigeons l’intégration des femmes dans les essais cliniques et la prise en compte de leurs spécificités.
Nous demandons un véritable service public de la petite enfance, et appelons à développer des formes de prise en charge collective des enfants, sans passage obligé par le modèle de la famille hétérosexuelle propriétaire.
Nous réclamons des mesures qui garantissent l’égal accès et le maintien dans l’emploi des femmes, et dénonçons les politiques d’austérité menées par le gouvernement, qui frappent en premier lieu et le plus durement les femmes.
Une véritable politique féministe ne consiste pas à favoriser la carrière de quelques femmes, mais à défendre les droits de TOUTES les femmes !